Il ne supporte ses congénères qu’au prix de grands efforts, car illes lui semblent généralement minables, ce qui lui donne un petit côté Homo-Aigritus ; la solitude lui pèse toutefois tout autant, car il a besoin de faire-valoirs. Qu’il ose parfois nommer "ami-e-s". Le chacal.

Si tu es nouvelleau venu-e dans sa vie, il est aisé de le démasquer : s’il ne t’ignore pas innocemment, il te traitera de façon particulièrement perverse : faisant mine de s’intéresser à ton triste sort, il passera plus de temps à te tester qu’à partager des choses avec toi. Et, s’il prête la moindre attention à ton médiocre point de vue, rassure-toi, ce n’est qu’afin de pouvoir te mieux contredire ; ne te fais pas de souci pour lui, il finira bien, en toute occasion, par avoir raison ; du moins au présent, car il lui arrive en effet de reconnaître avoir eu tort, mais au passé uniquement, car il a depuis trouvé la vérité ; sa progression est permanente, il se rapproche chaque jour de la perfection. Sa perfection.

Ce cher homme, si sûr de lui, toujours vainqueur, pourrait sembler parfaitement heureux. Hé bien, c’est généralement le cas.

Du moins pour le Beau Prétentieux "bas-de-gamme", enfermé dans son cocon de certitudes et d’a priori, si rassurant, si confortable ; il n’en est pour ainsi dire jamais sorti, passant directement du ventre maternel aux délices apportés par une confiance en lui peu ordinaire. Son aveuglement lui offre un bonheur certes factice, mais fort agréable. Comme tout bonheur, d’ailleurs.

A l’opposé, il existe un autre type de Beau Prétentieux, largement plus torturé ; car il est conscient de la douloureuse superficialité de son rôle social ; pour autant, il n’en sortira pas, à moins d’un miracle.

Yupanqui