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Un fameux titre inconnu lundi 28 octobre 2002, par L’auteur-e inconnu-e |
Dans le même numéro :
Je m’appelle Angelo, j’ai 24 ans et je viens juste de mourir. par Angel51 Le Beau Prétentieux par Yupanqui Le commerce équitable, ou le néo-colonialisme à visage humain par Yupanqui L’amour c’est du pipeau par Yupanqui Appel aux gros cons par TéhèR La révolte des objets par Chépakicé Le vieux bobo écolo (mais pas trop) par Yupanqui |
Nous sommes des criminels !L’idéologie pacifiste est, de toute évidence, en train de vivre ses dernières heures ; sans même parler de celleux qui voudraient donner un visage humain/citoyen à un système mortifère, celleux, parmi les prétendant-e-s à une profonde transformation sociale, qui croyaient encore pouvoir faire dans la dentelle en sont pour leurs frais. Non seulement, en manif, aujourd’hui, les naïf/ve/s qui, les bras en croix, proclament leur non-violence, tombent sous les matraques/gaz/flashballs des chiens de garde de l’état. Si ce n’était que ça... Mais la répression à notre encontre prend une nouvelle forme, affublée
du charmant patronyme de "lutte anti-terrorisme" :
Force est de constater que les déclarations fracassantes qualifiant les anarchistes de "pré-terroristes" n’ont pas été des paroles en l’air. Doit-on s’en étonner ? Doit-on s’en indigner ? Diantre, qu’espérons-nous de l’ancien monde ? Ce monde, qui... à "liberté de circulation", répond "prison, frontières" ; à "vie collective, coopération, convivialité", répond "compétition" ; à "autogestion", répond "hiérarchie, soumission" ; à "autonomie", répond "travail, consommation". Ce monde mortifère... Pourquoi nous ferait-il des cadeaux, alors que nous rêvons de le détruire ? De ce monde, nous n’attendons ni écoute, ni compréhension, ni amélioration. Il ne nous offrira que prisons, répression, et béton. L’Etat hors-la-loiQui plus est, les mesures prises dans cette logique de criminalisation sont toutes peu ou prou illégales et/ou anticonstitutionnelles : le récent vote au parlemment européen concernant le flicage informatique était en fait un assouplissement des législations existances, trop restrictives pour les Etats, afin de leur permettre d’utiliser des méthodes qu’ils s’étaient eux-même interdites quelques années auparavant ; dans bien des cas, les Etats ne s’embarrassent même plus de leur prétendue légitimité démocratique, et frappent avant de s’autoriser à frapper, quand ils en prennent encore la peine. Dans le même ordre d’idée, la prochaine réforme visant à rapprocher, en France, la justice et la police, s’attaque frontalement à la séparation des pouvoirs, cet antique pilier des "démocraties". Le droit, qui était encore il y a peu la fondation des "démocraties" occidentales, est à présent un fardeau que les gouvernements ne traînent plus que lorsqu’ils tiennent vraiment à préserver les apparences, cas qui se fait de plus en plus rare. Et après ?Ceci nous amène à constater deux simples faits :
Ceci étant dit, deux comportements sont envisageables : l’indignation, la contestation, qui pouvaient encore paraître pertinentes dans un régime dit démocratique et fondé sur le droit, sont devenues des stratégies vides de sens dans le contexte actuel ; elles s’exposent à être, au choix, soit sévèrement réprimées jusqu’à anéantissement, soit joliment récupérées afin de préserver le masque démocratique du gouvernement d’occupation ; les traditionnels outils du militantisme ne peuvent, désormais, au mieux, qu’amuser la galerie, et elles se révèlent la plupart du temps suicidaires pour celleux qui les choisissent, s’exposant inutilement à une répression toujours plus féroce. Il nous faut aujourd’hui abandonner cette stratégie à présent inadaptée. Il nous faut aujourd’hui prendre acte de ce nouveau contexte. Et nous organiser en conséquence. Nous sommes, désormais, en guerre. Notre stratégie, désormais, sera militaire. Détruire les mythes pour construire du palpableNous ne voulons plus contester. les décisions prises par les pantins gouvernementaux ne nous concernent pas. Nous ne voulons plus tenter de faire en sorte que ces décisions soient meilleures. Tout ce qui ne détruit pas le système le renforce - en le rendant plus supportable. Nous ne voulons plus dire que l’heure de vie humaine vaut 15 euros et non 7. Nous ne voulons plus ranger les heures de nos vie dans des tiroirs étiquettés "travail", "loisir", "consommation", "militantisme" ; et nous voulons encore moins légitimer ce morcellement en quémandant la semaine de 32h, ou de 20, ou de 10. Nous ne voulons plus rien demander, d’ailleurs. Nous voulons prendre. Prendre la semaine de 7*24 heures. Tout prendre. Nous ne voulons plus demander le droit de vote pour les étrangers. Nous ne voulons pas leur donner le droit de déléguer des pouvoirs sur leur vie. Nous ne voulons plus croire que le commerce peut être équitable. Nous ne voulons plus prétendre affubler une relation marchande d’un caractère "éthique". Nous ne voulons plus parler de trucs qui n’existent pas. Et si nous n’avons pas prise sur une chose, alors cette chose n’existe pas. Nous ne voulons plus nous battre contre des moulins à vent. Nous ne voulons plus contester des mythes inventés pour nous donner quelque chose à contester et nous sentir rebelles. Nous voulons détruire ces mythes. Ce monde ne nous permet pas de nous épanouir. Nous tentons dès maintenant d’en construire un autre. Nous agrandissons les interstices de cette civilisation agonisante, en y
enfonçant, chaque jour plus profondément, des coins qui sont :
Puis, en guise d’épilogue...Allez les parents, perdez vos enfants ! Allez les enfants, tuez vos parents ! Le pays imaginaire nous attend. [ à l’auteur-e inconnu-e ] [ par ellui même ] ... allez, dis-le, l’ami-e, vas-y, elle est pas belle, la vie, hein, faudra bien s’y résoudre, faudra bien l’accepter, ton sado-masochisme te la fait adorer, cette vie, alors reprends-en, ressers-toi, mors, mâche, déchire démembre, force bruit à l’appui, fais-toi entendre, fous’z’y plein la gueule, rêve l’impossible, ami-e, concrétise-le au lever, brûle-le avant que de te coucher, tu feras mieux demain. Ta violence te consumera, ami-e. Ta soif t’assèchera. Bisou rageant, jouissant, hurlant, courant ! |
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L’auteur-e inconnu-e |
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