NB : un glossaire, placé à la fin de l’article, explique quelques termes techniques utilisés.

C’est grave, docteur ?

À l’heure où l’informatique entre dans le quotidien de nombreuses personnes, la quasi-totalité des ordinateurs naissent équipés de logiciels propriétaires, avec les conséquences suivantes :

  ceci rend l’utilisateur captif des firmes informatiques commerciales : lorsqu’un bug est détecté dans un logiciel, l’utilisateur (client) n’a d’autre possibilité que d’attendre un improbable correctif fourni par l’éditeur ; Windows en est le triste exemple : ce système d’exploitation, imposé par Microsoft du fait de sa situation monopolistique, est de notoriété publique abominablement capricieux, pour ne pas dire merdique ;

  l’utilisateur est à la merci du fichage et de la surveillance électroniques, qui occupent une place grandissante dans le champ informatique comme ailleurs : chaque action effectuée sur Internet est analysée et cataloguée, et celui qui croit y être anonyme ne me ferait pas plus rire s’il tentait de me démontrer que Mme Christine Boutin est le fruit caché des copulations débridées de Mère Térésa avec Joseph Staline.

D’autre part, la complexité et l’opacité croissantes de l’informatique mettent en place des hiérarchies nouvelles, basées sur la maîtrise des outils numériques.

Résistons !

Il devient donc impératif :

  de développer d’autres pratiques informatiques conscientes de ces enjeux politiques ;

  d’engager la résistance contre ceux qui veulent transformer les réseaux en zones de contrôle supplémentaires.

Cela nécessite notamment :

  d’avoir accès à du matériel ;
  de s’affranchir de la dépendance à Microsoft et autres multinationales du logiciel, par l’utilisation de logiciels libres, comme le système d’exploitation GNU/Linux ;
  de partager ses connaissances ;
  de s’approprier et de recréer les technologies de l’information.

C’est ce à quoi vise le projet PRINT (Pour se Réapproprier l’Informatique/l’Internet et les Nouvelles Technologies) : créer un espace de découverte et de pratique de l’informatique alternative, pouvant être le support de différentes activités : démonstrations et formations par le biais d’ateliers ; libre accès à Internet ; espace de travail et d’information libres sur du matériel mis à disposition...

C’est qui ?

PRINT a été lancé par une poignée d’individus évoluant dans les milieux libertaires, impliqués dans la vie d’espaces autogérés squattés, et souhaitant étendre à l’informatique leur pratique du squat : un refus en actes des lois du profit, des inégalités et de la domination.

C’est où ?

Le projet PRINT, pour l’instant embryonnaire, est actuellement hébergé dans un squat dijonnais, le Pamplemousse, mais il est voué à déménager et à s’épanouir dans les mois à venir.

Contact

e-mail : print@squat.net
web : https://squat.net/print
adresse : PRINT c/o Maloka
BP 536 - 21 014 Dijon cedex

Glossaire

Code source : texte écrit dans un langage de programmation, et conditionnant le fonctionnement d’un logiciel ; un informaticien est à même de le comprendre, de le modifier pour ajouter des fonctions à un programme, ou pour y corriger des erreurs (bugs).
Fichier exécutable : suite de 0 et de 1 uniquement compréhensible par un ordinateur (langage machine).
Compilation : processus traduisant le code source en un fichier exécutable.
Logiciel propriétaire : programme informatique fourni à l’utilisateur uniquement sous forme exécutable ; ce type de logiciels n’est donc ni contrôlable, ni modifiable par ses utilisateurs ; sa reproduction est de plus illégale ; il est produit exclusivement dans un but de profit.
Logiciel libre : programme informatique livré avec son code source, donc librement modifiable et distribuable ; sa production est basée sur la coopération d’individus souhaitant développer la connaissance informatique commune.

Yupanqui